La guerre secrète des services français pour neutraliser les djihadistes de l’État islamique
Dans le Figaro Magazine du 13 avril 2018, je publie une nouvelle enquête sur la traque des djihadistes français (et francophones) de l’Etat islamique par les services secrets et les états-majors français. Cette traque vise à « neutraliser« , c’est-à-dire capturer quand c’est possible, ou éliminer, tout simplement!
J’ai raconté, dans « Les tueurs de la République » (Fayard, 2015), comme François Hollande avait pris des décisions d’assassinats ciblés (appelées « opérations Homo » pour certaines exécutions clandestines de la DGSE) concernant des ennemis présumés de la France. Et qu’il avait des listes de cibles (high value targets ou high value individuals, HVT/HVI) proposées et actualisées par ses services de renseignement. Hollande l’a lui-même confirmé à mes confrères Gérard Davet et Fabrice L’Homme dans leur ouvrage « Un président ne devrait pas dire çà » paru fin 2016. J’ai donné de nouvelles précisions sur le nombre de ces exécutions ciblées dans « Erreurs fatales » (Fayard/LLL, 2017).
La nouveauté, que je raconte en détail dans le Figaro Magazine, tient bien au fait que cette politique d’élimination a aussi visé, à partir de 2015, des Français partis faire le djihad en Syrie et en Irak dans les rangs de l’Etat islamique. Hollande a brisé un tabou pour tenter d’entraver les attentats de novembre 2015. Et l’autre nouveauté est que son successeur Emmanuel Macron est aussi radical sur le sujet que son prédécesseur.
Des alliances officielles ou officieuses ont été nouées avec nos partenaires (américains, ou, localement, irakiens ou kurdo-arabes) pour traquer et frapper nos cibles communes, notamment en 2017 lors des batailles de Mossoul en Irak et Raqqa en Syrie. Drones, bombes, artillerie, raids au sols, missions clandestines: tous les moyens ont été employés. Selon mes informations, DGSE a été très active sur place et les forces spéciales (qui dépendent du Commandement des opérations spéciales, et de l’état-major des armées) étaient présentes du côté de Mossoul et de Raqua pour collecter du renseignement et aider à la localisation et à la neutralisation des cibles, en lien avec les forces combattantes au sol.
Cette chasse est loin d’être terminée car l’objectif est bien de limiter au maximum les retours en France, comme l’avait laissé entendre la ministre des armées Florence Parly en octobre dernier.
Or, si au moins 300 djihadistes français (le bilan est imprécis, il pourrait aller jusqu’à 500 décès) sont morts en Syrie et en Irak depuis 2014, il en reste des centaines dans la nature, qui ont disparu des radars. Les services les cherchent, car ils constituent des menaces. L’Etat islamique a perdu son fief, mais il a des relais et des affiliés dans de nombreux pays. Des djihadistes francophones ont déjà rejoints ces contrées. La traque continue…
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