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Juin
2018
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« Erreurs fatales », l’édition de poche est parue

13 juin 2018: l’édition de poche (J’ai lu) de mon livre « Erreurs fatales, comment nos présidents ont failli face au terrorisme » vient de paraître. Coédité lors de sa première sortie (janvier 2017) par Fayard et Les liens qui libèrent, mon enquête avait fait pas mal de bruit à l’époque, notamment parce que je révélais que les failles du dispositif antiterroriste français ne dataient pas d’hier, et qu’elles relevaient notamment de carences ou d’erreurs commises par les présidents successifs. Je dévoilais également que les assassinats ciblés décidés par l’Elysée étaient plus nombreux que ce que François Hollande voulait bien admettre et que cela donnait lieu parfois à des dérapages et dommages.

Suite à cette enquête, le nouveau président élu Emmanuel Macron a décidé de corriger un peu le tir, notamment avec une diplomatie plus réaliste, un renforcement des services de renseignement et la mise en place à l’Elysée d’une task-force antiterroriste censée coordonner les services et l’action dans ce domaine. Depuis un an, cette cellule, dirigée par le préfet Pierre de Bousquet de Florian, ancien patron respecté de la DST (surveillance du territoire), a mis un peu d’huile dans les rouages, sans vraiment réformer fondamentalement, ni simplifier radicalement le système (si ce n’est la fusion attendue, au ministère de l’intérieur, d’un état-major de lutte sur la prévention du terrorisme avec l’unité de coordination de la lutte antiterroriste, qui se marchaient sur les pieds). Les querelles des services ont, dit-on, diminué, d’autant que les directeurs de la DGSE (le diplomate Bernard Emié) et de la DGSI (le préfet Laurent Nunez) s’entendent plutôt bien.

Une vingtaine d’attentats ont été déjoué en 2017 et plusieurs en 2018. Mais la dissémination des menaces rend le dispositif toujours fragile et chaque attentat (Trèbes, notamment) révèle que des failles de surveillance et d’analyse de dangerosité des individus repérés demeurent. Une nouvelle série de mesures est en cours de préparation, concernant la radicalisation, le suivi des anciens condamnés, la surveillance cyber. Il y a encore fort à faire…

Pour comprendre d’où l’on vient et quelles erreurs fatales ont été commises depuis plus de 30 ans sur le front de l’antiterrorisme par nos présidents, voici donc l’édition de poche, dont voici la présentation…

« Aveuglement, naïveté, passivité ? Qu’il s’agisse de Mitterrand, Chirac, Sarkozy ou Hollande, nos présidents ont tous commis des erreurs fatales face au terrorisme. Improvisations après les attentats, réformes retardées ou bâclées, gestion chaotique des prises d’otages, marginalisation des juges, déni de la montée du djihadisme intérieur, faux pas militaires : la liste est longue, et aucun dirigeant n’est parvenu à réprimer la crise.

La France semblait protégée par un dispositif judiciaire et policier efficace, or, le feu couvait. Pendant deux ans,Vincent Nouzille a collecté des témoignages d’acteurs de premier plan et des documents confidentiels prouvant les carences du pilotage de la lutte antiterroriste et du renseignement. Le bilan est alarmant !

« Le constat dressé […] est accablant et peut se résumer ainsi : personne ne pilote la lutte antiterroriste en France ! » (Le Point)

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