16
Déc
2017
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La liste de Mossoul, ou comment supprimer les djihadistes français

 

L’émission Complément d’enquête sur France 2 du 14 décembre 2017 a enquêté sur « la liste de Mossoul », dans le cadre d’un dossier sur le secret défense.
présentation du sujet: « La « liste » de Mossoul »
Selon le Wall Street Journal, les forces spéciales françaises auraient transmis une liste de jihadistes français à leurs alliés irakiens. Une trentaine de noms identifiés comme des cibles à abattre. Cette « kill list » existe-t-elle réellement ? Comment la France se débarrasse-t-elle discrètement de ses ennemis ? De Paris à Mossoul, enquête sur une mission opaque, aux marges de la légalité : les assassinats ciblés.
Un reportage de Baptiste Des Monstiers.

Un reportage à revoir ici

Dans le cadre de ce sujet, j’ai été interviewé sur les assassinats ciblés, en lien avec mes enquêtes et infos sur « Les tueurs de le République » (Fayard 2015) et les « kill lists » de la France. Je confirme l’existence de ces listes et le ciblage des opérations militaires et clandestines qui en résultent depuis plusieurs années, que ce soit en Afrique ou au Levant. François Hollande l’avait évoqué en 2016 et j’ai donné de nouvelles précisions début 2017 dans mon livre Erreurs fatales (Fayard/LLL) (lire ici).

La ministre des Armées Florence Parly a parlé de ce sujet il y a peu de temps, brisant un tabou (lire ici), en disant que si les djihadistes français partis combattre aux côtés de Daesh étaient tués sur place, « tant mieux ». Le Wall Street Journal (lire ici) avait donné des indications en mai dernier sur Mossoul, confortées depuis par des plusieurs sources militaires irakiennes, y compris dans « Complément d’enquête », lesquelles confient qu’on leur avait bien donné des listes de Français à éliminer.

Officiellement la France dément toujours, parle de « fantasmes » et explique que les armées ciblent tous les « ennemis » quels que soient leurs passeports, sans cibler les Français en particulier. Une version officielle…

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Revoir (ici) une partie de mes propos à Complément d’enquête.

VIDEO. Assassinats ciblés de jihadistes français : Hollande avait-il la « gâchette facile » ?
Une « kill list » de jihadistes français a-t-elle été transmise par les autorités françaises à l’armée irakienne ? Les assassinats ciblés, une pratique « secret-défense » pas si rare sous la Ve République… En la matière, François Hollande aurait été le plus actif des présidents, selon le journaliste Vincent Nouzille. Extrait de « Complément d’enquête ».

François Hollande a-t-il commandité durant son mandat une quarantaine d’exécutions ciblées, dans le Sahel, en Irak et en Syrie ? Extrait d’un « Complément d’enquête » sur une « liste » présumée de jihadistes français à exécuter.

Vincent Nouzille, spécialiste des questions de renseignement et auteur d’un livre sur Les Tueurs de la République (éd. Fayard), l’affirme : en matière d’assassinats ciblés, François Hollande aurait été le plus actif des présidents de la Ve République. « Je me suis rendu compte qu’il avait la gâchette facile. Ces opérations pouvaient prendre plusieurs formes : classique, comme les opérations Homo [pour homicide], menées par les services secrets sur ses territoires étrangers. Soit, dans le cas d’une guerre ‘classique’ comme lors des opérations en Irak : là, ce sont par exemple les militaires des forces spéciales qui interviennent au sol pour aller infiltrer un territoire et cibler quelqu’un dans une maison, un camp, etc. »

Une opération à Raqqa en octobre 2015

Le journaliste va même plus loin. Sous François Hollande, la France change de braquet, en ciblant, derrière des objectifs dits « militaires », ses propres ressortissants. La nuit du 8 au 9 octobre 2015, une frappe française est déclenchée sur Raqqa. Selon Vincent Nouzille, elle visait des jihadistes français qui seraient dans un camp d’entraînement. « Il s’agit de Salim Benghalem, d’Abdelhamid Abaaoud, des frères Clain, de Sabri Essid… des jihadistes francophones qui sont suivis, repérés, et qu’on essaie de localiser. »

L’opération s’est soldée par un échec : les jihadistes n’étaient pas sur place. Mais était-elle légale ? Pour Patrick Baudoin, le spécialiste du droit international interrogé par « Complément d’enquête », il s’agit d’une zone grise : les exécutions ne sont légales que dans le cadre d’une guerre. Le secret-défense, l’arme ultime pour s’affranchir du droit ?

 

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