28
Fév
2017
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Antiterrorisme: les erreurs fatales se poursuivent…

Les députés Sébastien Pietrasunta (PS) et Georges Fenech (LR), viennent de rendre public leur nouveau rapport de suivi des conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015.

Six mois après leur épais rapport de juillet 2016, qui émettait une quarantaine de recommandations importantes pour améliorer le dispositif antiterroriste et de prévention des attentats, les députés se félicitent globalement que la moitié environ de leurs propositions sur le plan domestique aient été suivies d’effet (on en était seulement au quart à l’automne 2016), notamment sur l’organisation des secours en cas d’attentats et l’aide aux victimes. Le gouvernement Valls, puis celui de Cazeneuve ont en partie écouté les parlementaires sur ces sujets.

En revanche, concernant les recommandations de la Commission d’enquête sur la nécessaire coordination du renseignement, la fin de la guerre des services, la réforme du renseignement intérieur, ou sur le pilotage de la lutte antiterroriste, qui fait encore cruellement défaut, – comme je l’ai souligné dans mon livre « Erreurs fatales » paru en Janvier -, le bilan est toujours aussi calamiteux.

Les auteurs regrettent ouvertement que les travaux de la commission d’enquête n’aient, sur ces points, pas eu de suites.

« Au terme d’une réflexion particulièrement riche, nourrie par de nombreuses auditions organisées à l’Assemblée nationale, et réunions tenues lors des déplacements effectués en France et à l’étranger, notamment aux États-Unis et en Israël, la commission formulait plusieurs propositions fortes destinées à améliorer l’efficacité du renseignement dans notre pays. Elles furent, pour l’essentiel, accueillies avec réserve par le Gouvernement. Depuis la publication du rapport, en juillet 2016, il faut bien admettre que la plupart d’entre elles n’ont pas été suivies d’effets« , écrivent Georges Fenech et Sebastien Pietrasunta.

Les auteurs soulignent les efforts et la compétence des professionnels qui déjouent, heureusement, des attentats. Ils se félicitent que la question du renseignement pénitentiaire, longtemps délaissée par le ministère de la Justice, progresse enfin, et que quelques passerelles existent entre les services. Mais les députés estiment également qu’il faudra bien un jour sortir de l’état d’urgence et du dispositif Sentinelle, dont l’efficacité reste controversée

Pour le reste, – coordination, prévention, cohésion – il faudra aussi attendre…

Les doublons entre l’UCLAT et l’EMOPT, deux structures officiellement chargées de coordonner la lutte policière antiterroriste, peuvent continuer. Les incohérences des fichiers et autres trous dans la raquette subsistent. Le pilotage interministériel stratégique, au sein d’un possible agence nationale de lutte antiterroriste, fait toujours défaut. Le Coordonnateur national du renseignement à l’Elysée n’a toujours qu’un pouvoir restreint. La justice, malgré quelques postes créés, demeure débordée et démunie. Un exemple, révélé par les députés: il n’existe qu’un seul juge d’application des peines pour tous les dossiers de terrorisme en France…

A part çà, dormez tranquilles…

 

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