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Jan
2025
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J-4 pour la sortie du livre «L’assassin qu’il fallait sauver, au coeur de l’affaire Sarkozy-Kadhafi »»

L’année 2025 démarre fort côté actualité, avec, demain 6 janvier, le début du procès de Nicolas Sarkozy et de plusieurs de ses anciens ministres pour le présumé « financement libyen ». Et le 9 janvier sort en librairie le nouveau livre que je co-signe avec Karl Laske (de Mediapart) titré « L’assassin qu’il fallait sauver, au cœur de l’affaire Sarkozy-Kadhafi » (Robert Laffont). Cette enquête, à la fois historique et contemporaine, raconte l’histoire incroyable de la Libye du colonel Kadhafi, son implication au plus haut niveau dans le terrorisme et ses manoeuvres pour tenter d’effacer ce lourd passé.

Ce projet de livre a débuté il y a plus de 5 ans, après un premier contact noué par mes confrères Karl Laske et Fabrice Arfi  de Mediapart – qui ont révélé de nombreux aspects de l’affaire libyenne de Sarkozy, laquelle fait l’objet d’un film documentaire titré « Personne n’y comprend rien » qui sort en salles le 8/1 – avec un citoyen Libyen, nommé Samir Shegwara. Cet ancien opposant à Kadhafi leur a transmis quelques documents provenant des archives d’Abdallah Senoussi, l’ancien chef des services secrets libyens et beau-frère du Guide. A la suite de ce contact, Samir Shegwara a ensuite accepté d’adresser un ensemble beaucoup plus vaste de documents provenant de ce fonds d’archives, qu’il avait pu récupérer après la chute du régime en 2011. Je suis alors entré dans ce projet, fort de quelques expériences en matière d’archives et d’affaires liées au renseignement, au terrorisme et à la Libye.

Après avoir passé de nombreux mois à récupérer ces documents, les authentifier et les traduire, nous avons décidé de contre-enquêter afin de reconstituer l’ensemble des histoires que ces documents éclairent d’un jour nouveau : à savoir principalement, sous la houlette d’Abdallah Senoussi, la préparation, l’exécution, le suivi et les négociations liées aux attentats ayant détruit un avion de Pan Am au-dessus de Lockerbie (Ecosse) en décembre 1988, puis celui ayant visé un DC10 d’UTA au-dessus du Ténéré (Niger) en septembre 1989.

Longtemps, la Libye a nié son implication dans ces attentats, avant que des enquêtes menées en Écosse, aux États-Unis et en France, incriminent plusieurs responsables libyens, dont Abdallah Senoussi lui-même, condamné par contumace dans l’affaire d’UTA en 1999.

Les documents auxquels nous avons eu accès fournissent des informations inédites sur l’implication libyenne, les connexions entre les 2 attentats, le rôle de certains officiers dont le nom n’était pas apparu jusqu’à alors. Et aussi sur les négociations secrètes, entamées dès 1993 par Abdallah Senoussi pour se soustraire à la justice, puis pour tenter de faire annuler sa condamnation.

La possible impunité judiciaire de Senoussi -actuellement détenu en prison en LIbye – fut justement au cœur des discussions du présumé « pacte corruptif » entre le pouvoir libyen et les proches de Nicolas Sarkozy, en échange d’une promesse de financement de la campagne de ce dernier pour la présidentielle de 2007.

Notre enquête, enrichie de nombreuses autres sources inédites (américaines, britanniques et françaises) rejoint l’actualité du procès qui débute le 6 janvier au tribunal de Paris. Elle raconte l’histoire de Senoussi, un terroriste d’Etat, un assassin que certains voulaient sauver à tous prix. Un commanditaire d’attentats qui était au centre des tractations avec l’équipe de Sarkozy.

Plus de détails dans quelques jours sur cette enquête au long cours…

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