J’ai eu l’idée de ce livre après m’être penché sur l’antiterrorisme et après la crise des Gilets jaunes de 2018-2019: je m’interrogeais, sans aucun a priori, sur la manière dont le ministère de l’Intérieur fonctionnait et comment il avait réagi aux différents chocs depuis une décennie: attentats, mouvements sociaux, choc MeToo, montée du trafic de stups et de la délinquance du quotidien. J’ai eu accès à de nombreuses sources internes, y compris les ministres successifs, qui m’ont confié leurs expériences, leurs analyses, et, souvent, leurs inquiétudes sur des dérives de leur « maison » et sa gestion parfois incohérente. J’aurais pu le titrer « la face cachée de Beauvau ». Mais en interrogeant un des mes interlocuteurs, il a évoqué un certain basculement du ministère du « côté obscur »… Il faut naturellement lire ce titre au premier degré: la « force publique » a des aspects méconnus (souvent positifs), des aspects secrets (parfois utiles), et des aspects plus sombres (plus scandaleux). C’est l’ensemble de ces facettes que je tente d’explorer.

Le côté obscur de la force

Fin juin 2023: la mort du jeune Nahel, tué à Nanterre par un policier après un refus d’obtempérer, enflamme les banlieues. Des émeutes éclatent et le fossé se creuse avec une institution de plus en plus décriée. Les policiers manifestent à leur tour leur colère et débrayent en masse. Si le malaise explose, il n’est pas nouveau.

La dernière décennie a vu les forces de l’ordre submergées par une vague de chocs qui ont miné et braqué le ministère de l’Intérieur. Bavures et dérive sécuritaire, surveillance accrue, gestion calamiteuse des Gilets jaunes, impréparation face à la déferlante #MeToo… Beauvau est une véritable poudrière, où des agents dévoués et malmenés doivent composer avec un système de castes et de réseaux parallèles, de syndicats tout-puissants et une politique du chiffre venue d’en haut. Une forteresse assiégée où règnent l’omerta sur les violences et le racisme, et un management archaïque à l’origine de suicides en nombre.

Au cours d’un travail de deux ans, Vincent Nouzille a pu accéder à des documents confidentiels et des rapports enterrés, recueillir plus de 200 témoignages inédits, dont les confidences, parfois explosives, des ministres. Son enquête sans concession, au cœur de la machine, lève le voile sur le côté obscur de la force.

Sortie le 11 octobre 2023

présentation sur le site de Flammarion

Les médias en parlent

« Un tableau inquiétant de la police» (Jérôme Chapuis - France Info)
« Un livre qui va faire du bruit » (Thomas Sotto - France 2)
« Il manquait un ouvrage consacré aux plus récentes années, un livre qui serait à la fois une mise en perspective de maux endémiques […] et un exercice d’analyse prospective sur des pratiques policières renouvelées, bien souvent inquiétantes. Vincent Nouzille, journaliste rompu aux investigations documentées, comble cette lacune en explorant Le Côté obscur de la force. » (Antoine Albertini – Le Monde)
Dans son ouvrage, le journaliste Vincent Nouzille interroge les méthodes d’espionnage employées par les services de renseignement français. Et pointe du doigt leur manque de contrôle" (Olivier Tesquet, Télérama)
"Vincent Nouzille livre une enquête au cœur des dérives du ministère de l'Intérieur, y pointant le basculement des techniques de renseignements à destination des manifestants, à compter du mouvement des gilets jaunes" (Emélien Hertement, Marianne)